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Guts DJ Set

Agorrilak 2 Août

Longtemps, il a fallu retourner les pochettes de disques et décortiquer les crédits pour lire son nom.

Longtemps, il a fallu retourner les pochettes de disques et décortiquer les crédits pour lire son nom.

Arrangeur, producteur, compositeur, même lorsqu’il est au front de ses albums, Guts préfère rester dans l’ombre pour laisser la lumière à la musique.

Beatmaker pour le hip hop français au milieu des années 90 (les Rieurs, Svinkels et le succès avec Alliance Ethnik), c’est toujours guidé par les boucles et les samples qu’il devient artiste solo la décennie suivante. Après “Le Bienheureux” (2007) puis “Free-dom”, l’art du sampling va se prolonger avec Paradise For All, pour son arrivée sur Heavenly Sweeiness en 2011. En 2014, avec Grand Puba, Patrice, Cody Chesnull ou encore Masta Ace au générique, Guts réalise “Hip Hop After All”, album tout entier dévoue au rap qui lui a donne la vocation. La tournée qui suit se fait avec un backing-band live. Sa programmation interne se modifie.

L’âge des machines touche à sa fin. Les instruments prennent le pouvoir. “Eternal” sera, en 2016, la concrétisation de ce changement, 80 % live, 20 % beatmaking, pour des explorations electro-funk, jazz-spatial, ou afro-disco.

Happé, en parallèle, par les caisses de disques poussiéreuses, c’est avec intensité que Guts explore la musique afro-latine. Cinq volumes des compilations “Beach Diggin” lui permettent de communiquer sa passion à son public. Puis la passion déborde du sillon et se déverse sur les pistes de danse. Avec les volumes de “Straight From The Decks” , Guts partage, cette fois, les meilleurs titres de ses dj sets. Car Guts ne cloisonne pas. Au contraire, il laisse les portes grandes ouvertes et
facilite l’échange pour que tout communique.

Enregistre en 2019 avec de grands noms de la musique brésilienne, créole ou africaine, “Philantropiques” scelle cette passerelle entre ses différentes activités. En 2022, “Estrellas” la fortifie et la confirme. À travers l’ esclavage, Afrique a inspiré la Caraïbe qui lui a, à son tour, rendu la monnaie de sa pièce musicale. À Dakar, Guts unit en studio musiciens cubains, africains et français pour célébrer cette circulation du flux musical, a l’origine d’un genre qui a bouleversé sa vision autant que son approche de la musique. Au début des années 90, Guts signait ses premières productions sur ses samplers. Trente ans plus
tard, entre caisses de disques, pistes de danse et studio avec ses musiciens, il a créé une boucle qui s’alimente presque perpétuellement. On ne se refait finalement pas.

La prog du Vendredi

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