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Rüdiger

Agorrilak 3 Août

2023 marque le retour de Rüdiger avec un second album, The Dancing King. L’alter ego de Félix Buff s’était dévoilé en 2020 à travers un premier opus Before It’s Vanished.

2023 marque le retour de Rüdiger avec un second album, The Dancing King. L’alter ego de Félix Buff s’était dévoilé en 2020 à travers un premier opus Before It’s Vanished.

Un recueil de compositions accumulées durant les heures de tournée à la fin des années 2010 par ce musicien du Pays Basque. Un album cathartique en pleine pandémie aussi bien teinté par la délicatesse rock 90 de Pavement que par le songwriting précis d’un Jonathan Wilson.

The Dancing King présente aujourd’hui les détails les plus sinueux de l’univers de Rüdiger. Derrière ce titre (“le roi dansant”), il y a l’envie de développer une musique onirique, l’envie de se couper du monde réel et du bruit ambiant, pour se perdre dans son monde intérieur, être maître de sa propre danse.

A la croisée du folk, du rock et de l’electronica, Rüdiger évoque ses héros musicaux (Radiohead, Robert Wyatt, Gastr del sol, The Beatles, Neil Young…) sans jamais tomber dans l’exercice de style. Le fil conducteur du disque est assurément le goût de la mélodie et de l’écriture pop qu’il manifeste, des outils indispensables pour pouvoir se laisser porter dans des compositions audacieuses sans jamais se perdre. On passe d’une batterie épileptique accompagnée d’un ensemble de cordes à un clavier buzzant ouvrant un refrain chaloupé, d’une montée aux allures techno à une ballade psychédélique piano/voix et d’une chanson pop aux expérimentations électroniques. Son monde parfait tiendrait dans l’album blanc des Beatles, où chaque chanson pourrait exister à part entière.

Dans les temps libres du studio Shorebreaker entre 2021 et 2023, Johannes Buff (frère, co-producteur et propriétaire des lieux) et Félix Buff ont donné forme à une musique dense, où les arrangements ont pris le temps de se révéler et les chansons ont trouvé leur forme idéale. Exit l’Americana minimale des débuts, les arrangements se superposent et les rythmes se complexifient, de nouveaux territoires sont explorés etl’instrumentarium s’élargit : quatuor à cordes, clarinette basse, flûte traversière, contrebasse, euphonium, trompette, synthés et claviers divers… Ils ont aussi pu compter sur l’aide précieuse des musiciens du groupe live : Vincent Bestaven (Botibol), Joseba Irazoki et Antoine Philippe.

Felix Buff est un musicien du pays basque, territoire frontalier et terre d’accueil, pays en lutte et en

construction permanente, où la réalité est multiple, multilingue et les décisions politiques se ressentent frontalement et à la première personne. La volonté est de s’évader de la réalité (“The dancing king”), au détour d’une chanson d’amour lysergique (“Once I was away”) ou d’une ode à la nature (“The receiver”), mais la réalité n’est jamais très loin. “Memories” raconte le voyage d’un migrant, “Breathe” fait le constat de l’immobilisme des gouvernements face au réchauffement climatique et “Till you’re gone” évoque la difficulté à passer au monde d’après. On retrouve des sujets plus personnels dans “Spot on”, une chanson sur le deuil d’un ami proche, et “Where I Belong” & “Savage days” qui abordent le thème de la famille et de l’enfance. Les textes de Rüdiger sont une sorte de carnet personnel de situations vécues et un exutoire face à un monde au bord du précipice.

Le disque compte parmi ses collaborateurs notables Stéphane Laporte et Olivier Lamm (Egyptology), Pierre Loustaunau (Petit Fantôme) et Laura Etchegoyen (François & the Atlas mountain).

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